Dire et interpréter des textes à l'école

Journal de voyage de 6 classes de la Marne parmi les textes pour partager le plaisir de dire, interpréter, écouter avec la voix,le corps et les autres

27.11.06

Le 23 et le 24 novembre Jacky vous a proposé de nouveaux jeux dramatiques

Bonjour les P’tits Loups ( les élèves) et les Maîtresses .
Voilà, je suis passé dans vos classes ce jeudi 23 et vendredi 24 novembre pour animer une 2ème séance de jeux dramatiques .
J’ai remarqué que vous aviez déjà progressé ! Vous osez jouer devant les autres sans gêne et en plus vous avez de très bonnes idées .
Voici donc un résumé des jeux que je vous ai proposés :


Jeux de mis en place et de mise en forme :
- Eveil corporel
- Dire « Bonjour » sur les 4 états ( joie, tristesse, peur, colère) avec corps, masque et voix et caricaturant .
- Marche, position neutre, regard, arrêt, concentration, reprise marche, arrêt, descente au sol sur 5 secondes, remontée sur 5 secondes, recommencer tout .

Jeu de confiance : « l’aveugle »
Par 2 l’un derrière l’autre. Le premier est l’aveugle et ferme les yeux . Celui qui est derrière est le guide : il pose sa main gauche sur le crâne de l’aveugle sans appuyer. Il pose sa main droite sur l’épaule droite de l’aveugle..
Le pouce fait avancer. Les doigts font arrêter. La main pivote le corps vers la droite ou la gauche pour changer de direction. Ce jeu se fait sans parler . L’allure de la marche commence lentement et s’accélère. Au bout de 2 minutes on inverse les joueurs
Variantes à proposer aux élèves :
1) Le guide touche l’aveugle avec ses 2 mains de façon ponctuelle pour faire avancer, stopper, tourner gauche ou droite.
2) Le guide utilise sa voix pour diriger l’aveugle. Seulement 5 ou 6 couples en jeu pour cette variante car le bruit des voix rend le jeu difficile.

Jeu de l’objet : « l’écharpe »
En chœur : chacun va prendre l’objet et par le biais du jeu symbolique en fait autre chose : un vêtement, un accessoire, un animal, un personnage.
Variantes :
1)Choisir arbitrairement un morceau de poésie et dire son texte sur son propre jeu avec l’objet.
2)Dire toute une poésie sur tout le corpus de jeux de gestes trouvés par le groupe classe.

Jeu de l’objet « le journal »
Idem au jeu précédent. Trouver un jeu gestuel avec la feuille de papier journal pour en faire autre chose . Choisir une courte phrase sur sa feuille de journal ( sujet verbe complément) Puis dire cette phrase sur son jeu de geste.
Variantes à proposer aux élèves :
1)Choisir arbitrairement un morceau de poésie et dire son texte sur son propre jeu avec le journal.
2)Dire toute une poésie sur tout le corpus de jeux de gestes trouvés par le groupe classe : chacun restant figé dans son geste avant que le suivant ne joue etc…


Première Mise en forme d’un texte :
Demander à chacun d’élaborer un corpus de 2 ou 3 gestes exagérés.
Demander à chacun de choisir un des 4 états ( tristesse, joie, peur, colère)
Séparer les élèves en deux groupes : comédiens et spectateurs.
Demander au comédien de s’aligner en fond de scène en faisant en sorte qu’il y ait un premier et un dernier.
Utiliser un texte déjà mémorisé par les élèves et le morceler respectivement pour chacun des élèves.
Venir jouer son texte en « rafale » associé à ses gestes et son état dans l’espace de jeu défini les uns après les autres en restant figé dans sa posture de jeu final.
Variantes :
1)Jouer de même façon mais chacun vient jouer à la suite de l’autre en utilisant le comédien précédent pour avoir un point de contact avec lui.
2)Idem mais le comédien arrivant adapte son jeu en fonction du jeu du précédent comédien .
3) Idem mais le comédien arrivant complète le jeu du précédent qui en va ensuite , etc…
4) Jouer le texte à deux en dialogue sur le principe de la joute des gestes , de rythmes et d’état du corps et de la voix.


Et bien Voilà !!! On se retrouve pour la 3ème fois le jeudi 14 et le vendredi 15 décembre avant la fin de l'année 2006. Bises à toutes et à tous! Jacky.

24.11.06

La venue de Jacky à l'école de Vésigneul le 23 novembre

Avec Jacky, on a fait semblant de jouer des sentiments de tristesse, de peur, de joie et de colère.
On a imaginé un objet à partir d'une écharpe. C'était assez facile, on a trouvé beaucoup d'idées. On a fait un mini spectacle avec une poésie apprise en classe.
Marie : on a réussi à bien montrer nois sentiments, c'était vrai.
Corentin : on a besoin de faire des gestes pour exprimer ses sentiments.
Jordan : on se rend compte qu'on est capable de faire des choses et d'oser devant les autres.
Martin : il ne faut pas avoir peur, il faut croire en nous et avoir confiance.


La classe des CE2
Célestine : On a fait plein de petits jeux de théâtre, on s'est super bien amusés. On a fait le jeu du bonjour, le jeu de l'aveugle, et le jeu des émotions.
Faustine : on a aussi fait le jeu des statues.
Mickaël : On était en ligne. On disait chacun un vers d'une poésie apprise en classe et ensuite , il ne fallait plus bouger jusqu'à ce qu' un camarade vienne nous toucher et dise la suite de la poésie.
La classe des CE2/CM1

16.11.06

Ma venue dans les écoles les 09 et 10 novembre (clique sur ce lien)


Bonjour les Enfants, Bonjour les Maîtresses,
Le 09 novembre je suis venu dans les écoles de Verrières, de Villers en Argonne, de Vésigneul et le 10 novembre je suis venu à Suippes .
Je vous avais promis un petit résumé de ce que j’étais venu faire avec vous la dernière fois .
Et bien voici enfin ce petit résumé.

Pour se mettre en confiance et se connaître, je vous ai proposé :
le jeu des nœuds :
On forme une ronde main dans la main . On donne une main et on prend l’autre.
Puis la ronde se déforme et sans lâcher les mains, on s’entortille jusqu’à ce qu’on ne puisse plus bouger. Là on décolle les mains puis on les lâche. Il faut ensuite reprendre les mains que nous avons lâchées et se dés-emmêler pour revenir à la ronde.

Pour travailler ensemble je vous ai donné des règles :
1) le joker est l’animateur des jeux : c’est lui qui donne les règles
2) le joker peut aussi jouer ou se retirer du jeu
3) pendant que le joker donne les règles on garde la position neutre ( pieds, corps, bras pendant, bouche fermée ou légèrement ouverte, regard en face)
4) on maîtrise ses émotions : on ne rit pas quand on joue la tristesse dans son corps et son visage par exemple. On ne se laisse pas emporter par l’émotion non plus.

Jeu du bonjour
Les enfants se mettent en chœur et le joker va au centre de la ronde. Il montre le jeu une première fois. Il va prendre la place d’un enfant qui vient au centre et qui fait le jeu et ainsi de suite.
Le jeu : il faut associer des gestes à ce qu’on dit :
« Bonjour » : Un premier geste
« Je m’appelle………….. » : Un autre geste.
« Je suis …………………. » : Un dernier geste.
Puis sans rien dire on refait tous les trois gestes en les enchaînant.
On peut trouver aussi autre chose à dire sur les gestes des autres

Jeu des sons :
Les élèves comédiens sont en chœur :
Il y a plusieurs « a » dans un « a »
Jeter un « a » comme une balle de tennis.
Jeter un « a » comme une petite balle .
Jeter un « a » comme une toute petite balle.
- La balle rebondit - La balle s’en va loin pour atterrir - La balle fait des hauts et des bas .
- Variations du son « a » en grave et en aigu, en jeté et prolongé.

Jeu des statues :
Les élèves comédiens sont en chœur en position neutre.
Quand le joker tape dans les mains les comédiens prennent une pause expressive.
On revient en position neutre
Même jeu mais on ajoute une phrase ou une expression quand on prend la pause.
On revient en position neutre.
L’un après l’autre on va prendre une pause et ce sont les autres qui trouvent ce que chacun des personnages peut dire.

Même jeu mais avec une mise en état :
1) la tristesse visage, corps et une expression voix.
2) La colère visage, corps et une expression voix

Le jeu des pendrillons :

Les élèves sont spectateurs de l’espace de jeu.
Dans l’espace de jeu rectangulaire il y a deux jokers de part et d’autre : côté cour et côté jardin.
Ils sont face au public.
Derrière chacun des jokers se place un élève comédien de dos.
Chaque comédien doit se mettre dans un état de tristesse ou de colère en pensant à une phrase, des mots ou une expression correspondante qu’il va dire.
Quand un des jokers tape dans ses mains, les élèves comédiens viennent au centre de l’espace de jeu confronter leurs propositions sans s’être mis d’accord avant.
Attention le premier qui parle et qui s’exprime avec son corps a le jeu et le second doit attendre la fin pour jouer à son tour.


Jeu de la confrontation :

Tous les élèves sont répartis autour de l’espace de jeu.
Ils sont en position neutre.
Quand un comédien se sent prêt, il vient au milieu de l’espace de jeu improviser et s’exprimer brièvement par un geste et une phrase ou une expression associée.
Tout de suite un autre comédien doit venir improviser et répondre au premier pour compléter ou réagir à ce qu’il vient d’être jouer.

ATTENTION tous les jeux n’ont pas forcément été réalisés par tous !
Les maîtresses compléteront ce qui n’a pas été mis en place en classe par moi-même !
Elles continueront aussi les 2 derniers jeux en proposant des variations sur la joie, la peur mais aussi sur des états comme la timidité, la fierté, l’assurance…

Et à bientôt de voir ce que vous avez fait !
Jacky Biville

13.11.06

Intervention de Jacky Biville à l'école de Vésigneul


Jacky est venu dans notre école jeudi 9 novembre. Il nous a appris à tenir la position neutre qui consiste à se tenir droit, les pieds dans le prolongement du bassin, le regard droit devant soi et les bras le long du corps. Dans cette position, on ne montre pas d'émotion.

On a appris à associer une phrase à un geste et on a vu qu'il y avait plusieurs possibilités d'exprimer un même geste. On était d'abord tout seul. Les autres inventaient une phrase qui correspondait à notre geste puis on refaisait le même geste en prononçant la phrase.
On s'est ensuite amusés à exprimer des sentiments de colère et de tristesse. Après, on l'a fait par deux, c'était un peu plus difficile parce que les gestes et les paroles de l'un devaient correspondre avec les gestes et les paroles de l'autre.
On a aussi dit "bonjour" de différentes façons et prononcé la lettre A de manière aiguë et grave en imitant le bruit d'une balle qui rebondissait ou que l'on lançait très loin.

On voit qu'il y a plein de façons de dire une même chose et c'est très amusant.


Nous avons passé un excellent moment avec Jacky. Julie, Manon, Valentin et Gauthier ont réussi à surmonter leur trac et leur timidité. Petit à petit, on se sent plus sûrs et ça nous fait du bien.

Depuis la venue de Jacky, nous faisons des petits jeux avec la maîtresse autour d'un texte qu'on a choisi et qu'on aimerait bien jouer. On aime beaucoup ça!

7.11.06

Voir un spectacle: au delà du plaisir ! (clique sur ce lien)


POUR PREPARER VOTRE FUTURE SORTIE
AU THEATRE DE LA COMÊTE

AUX ENSEIGNANTS :
Avant, pendant, après le spectacle
Quelques pistes pour accompagner le jeune public
Préparer tel spectacle de telle compagnie vise des enjeux pédagogiques. Préparer à voir un spectacle vise un enjeu artistique.
Il est indispensable de développer l'attitude à être spectateur.
L'école doit aider l'enfant à acquérir une posture de spectateur.

Le théâtre n'est pas le lieu du vrai, mais celui de l'illusion et de la convention. La découverte de cet art par les enfants doit donc être préparée et accompagnée d'un travail ultérieur.
Mais entre des créateurs qui pourraient considérer que le spectacle est une fête qui se suffit à elle-même, et des enseignants qui souhaiteraient que les représentations définissent le sens du travail scolaire, la difficulté réside dans l'équilibre à trouver entre l'indépendance et le lien étroit d'une action complémentaire.

En classe, avant le spectacle
Pour aider l'enfant à devenir un spectateur, il faut le sensibiliser à ce qu'est une représentation théâtrale et non travailler sur un spectacle et son contenu. Insistez sur les moyens que ce dernier utilise plutôt que de l'opposer systématiquement à la télévision.


  • Décrivez le lieu théâtral, sa spécificité et son organisation (l'espace scénique, l'espace des spectateurs... )
  • Expliquez les rituels (l'installation en silence, le "noir" avant le début de la représentation, la non-interférence entre l'espace scénique et l'espace du public) et les interdits (d'intervenir, d'échanger avec les voisins... )

La pratique du jeu dramatique, par l'expérimentation, facilite l'appropriation de ces conventions et rituels et permet de comprendre que jouer nécessite un travail, une rigueur, que c'est un métier.
En fait, le Théâtre à l'Ecole, c'est comme les sorties à la piscine, cela nécessite une préparation pour que tout le monde pense à prendre son maillot !

En route vers le spectacle
Pour qu'il y ait "du Théâtre", il faut créer un déplacement vers un ailleurs qui n'est pas le lieu du quotidien.
Idéalement, l'espace du spectacle est un lieu spécifique. Sinon, aménagez le local scolaire en lui faisant subir une véritable transformation (occultation, définition des espaces scène / salle... ).
Prévoyez également un sas entre le dehors et l'espace du spectacle, car tout ce qui se passe avant la représentation influe sur son déroulement.
L'installation des enfants est sans doute le moment le plus délicat. Respectez leur rythme, soyez attentifs à leurs appréhensions. Une fois installés, vérifiez leur bonne visibilité.
Les accompagnateurs quant à eux doivent être des spectateurs comme les enfants. Asseyez-vous au milieu d'eux pour les rassurer et pouvoir intervenir discrètement si nécessaire.

Après le spectacle
Afin de dépasser les traditionnels "j'aime", "j'aime pas" et permettre aux enfants une meilleure compréhension du langage théâtral, proposez une lecture du spectacle.
Dans un premier temps, recensez avec eux tous les signes de la représentation.
Analysez-les et interprétez-les pour dégager le parti pris de mise en scène.
(Ce recensement objectif et rigoureux doit permettre à l'enfant de recomposer des images mentales qu'il gardera plus longtemps).
Alors seulement, l'enfant pourra procéder à une critique d'humeur dans laquelle il donnera son sentiment sur le spectacle.
D'autres moyens peuvent enrichir cette "éducation" du jeune spectateur : la pratique du jeu dramatique, les rencontres avec les équipes artistiques, les répétitions publiques...

POUR LES ELEVES

Je vais au spectacle : 10 petits conseils pour mieux en profiter

Avant
1. Je choisis (seul ou avec des adultes) : le spectacle, n'est ni une corvée, ni une punition !...
2. Je prépare mon plaisir en me rappelant ce qu'il y aura : un endroit pas comme les autres où il fera sombre, des artistes dans un espace particulier où je n'irai pas, et moi, petite partie du public dans un espace qui nous sera réservé.
3. Juste avant d'entrer dans la salle, je "fais le vide". J'en profite pour passer aux toilettes !) : je ne suis plus à l'école, au stade, à la maison, en bande... Bref, ça commence bientôt : je suis prêt à recevoir le spectacle et c'est pour moi que les artistes vont « jouer ».


Pendant
4. La lumière s'éteint dans la salle: je ne "manifeste"' pas. Ça serait dommage de commencer ainsi : mieux vaut savourer l'instant.
5. Et si j'évitais de grignoter, de sucer des bonbons, de faire du bruit avec mon fauteuil : c'est fragile un spectacle, et mes camarades, public comme moi, ont eux aussi droit à leur confort.
6. Je ne parle pas à mes voisins, ni aux artistes (sauf s'ils m'y invitent bien sûr !) : je fais "l'éponge" en dégustant tout ce qu'on m'offre.
Après
7. J’évite les jugements trop rapides et trop brutaux (« super », « génial », ou bien « j'ai pas aimé du tout », « c'était nul », etc. ). J'essaye d'abord de retrouver tout ce que j'ai vu, entendu, compris, senti...
8. Je peux garder une trace de ce moment particulier en écrivant, en dessinant, en parlant avec des adultes ou mes camarades.
9. J'ai absolument le droit de garder pour moi les choses très personnelles que j'ai ressenties, ou ma façon d'avoir compris le spectacle (même si c'est pas celle des autres).
10. Si j'y ai pris du plaisir, si j'ai appris quelque chose ou si je me suis senti « grandir » grâce au spectacle, je me promets d'y revenir et d'y amener des camarades qui ne savent pas encore comme c'est bon !

6.11.06

Document d'application des programmes

Les oeuvres en débat : approche de l'interprétation des textes

L'appropriation des oeuvres littéraires appelle un travail sur le sens. Elle interroge les histoires personnelles, les sensibilités, les connaissances sur le monde, les références culturelles, les expériences des lecteurs. Elle crée l'opportunité d'échanger ses impressions sur les émotions ressenties, d'élaborer des jugements esthétiques, éthiques, philosophiques et de remettre en cause des préjugés.
Dès les premiers moments de lecture, en classe, des questionnements, des échanges, permettent de mieux comprendre ce qui résiste à une interprétation immédiate. Il ne faut jamais les éluder. À la fin d'une séquence qui aura permis de parcourir entièrement une oeuvre, il importe d'organiser un débat pour mettre à jour les ambiguïtés du texte et confronter les interprétations divergentes qu'elles suscitent. Le recours à l'oeuvre reste le critère du travail d'interprétation. Il est absolument nécessaire que l'élève prenne conscience que toutes les interprétations ne sont pas possibles et que certaines peuvent entrer en contradiction avec le contenu même du texte.